Le quartier de l’Union est une ancienne zone industrielle située sur les territoires des villes de Roubaix, Tourcoing, Wattrelos au Nord de la métropole lilloise. Cette zone est composée essentiellement de terrains vagues laissés par la destruction progressive d’habitations et d’usines. La zone devait initialement devenir un quartier d’affaires. Mais en 2004, l’Union a été perquisitionnée pour accueillir deux pôles de compétitivité : l’un sur l’image et le second sur l’innovation textile.
Un schéma directeur d’aménagements a été adopté en 2005, et en 2006 la Communauté Urbaine de Lille Métropole (LMCU) décide que l’Union sera un « éco-quartier », la « vitrine écologique » de la métropole. En 2007, l’opération d’aménagement urbain est déléguée par les maires et LMCU à une société d’économie mixte, la SEM Ville Renouvelée.
C’est à ce moment qu’intervient le « Collectif de l’Union », pour être force de propositions alternatives dans le projet de la SEM. Ce collectif réunit des anciens salariés d’usine (comme le peignage de la Tossée), des habitants, des militants locaux (associatifs, syndicalistes, membres des comités de quartier de Roubaix, le GADE (Groupement Action Demandeurs d’Emploi) avec le soutien et l’aide technique de l’Université Populaire et Citoyenne (UPC) de Roubaix, dont c’est l’un des secteurs de réflexion-intervention.
Le « droit de regard » d’habitants et de militants sur le projet (cela concerne une zone immense – 80 hectares) va se traduire par diverses propositions. Propositions rassemblées dans une plateforme créée en 2006 intitulée « Pour le droit à changer d’ère ». Il ne suffit pas de faire venir de la « richesse » économique et immobilière pour que la « pauvreté » disparaisse. Si le quartier nouveau cherche une cohérence globale (sociale, écologique, économique, de convivialité urbaine), tout doit être pensé et agit dans un travail de médiation et de dialogue entre les habitants, associations mobilisées et les différents pouvoirs publics. Il s’agit de construire un nouveau quartier dans un esprit de vraie « démocratie participative ». C’est tout l’enjeu et toute la difficulté.
Car si la SEM représente des intérêts économiques, immobiliers, municipaux, le travail du collectif de l’Union est de parvenir à créer un rapport de force, une écoute en faveur de ses projets. C’est dans ce but que le collectif propose actuellement :
– Un projet sur l’ancien site de la Tossée (prestigieux peignage de laine roubaisien) : un musée de la mémoire ouvrière et du textile, mais tourné vers l’avenir, avec une histoire ouvrière que pourront se réapproprier d’anciens ouvriers et une reprise de production partielle de la production de laine.
– Un projet de logement très social et un projet d’habitat écologique partagé (HEP !) et de chambres d’hôtes pour ouvrir le quartier.
– Un projet d’agriculture en ville avec création d’une AMAP et une ferme pédagogique.
Pourquoi pas une « école coopérative » et une maison d’éducation populaire et citoyenne ?
Le territoire de l’Union est donc un projet, plus qu’un quartier à proprement parler : puisque sur ce territoire est en réalité divisé aujourd’hui entre 4 quartiers, entités qui se retrouvent en partie dans ce projet de territoire de 80 hectares qui revendique une vraie écologie urbaine.