La catastrophe, quand elle arrivera, sera magnifique, tout au moins au début. C’est un doux soir de la fin septembre 2012. Depuis que le soleil est couché, le ciel au-dessus de Londres semble vivant et comme en feu. Des piliers vert et incandescents se tordent comme de gigantesques serpents à travers le ciel.
Des couches orangées traversent l’horizon au cours de la plus spectaculaire aurore boréale visible dans le sud de l’Angleterre depuis 153 ans.
Et puis, 90 secondes plus tard, les lumières commencent à s’éteindre. Pas les lumières du ciel – elles brilleront jusqu’à l’aube – mais les lumières de la ville. En moins d’une heure, de grandes parties de la Grande-Bretagne sont sans électricité.
À minuit, tous les réseaux de téléphonie mobile sont inopérants et internet est en train de mourir. La télévision – terrestres ou par satellite – rend l’âme. La radio est réduite à un bourdonnement de statique. À midi le jour suivant, il est clair que quelque chose de terrible est arrivé et que la civilisation a plongé dans le chaos.
Un an plus tard, la Grande-Bretagne, la plupart de l’Europe et l’Amérique du Nord sont en proie à la plus grande catastrophe économique de l’histoire. Fin 2013, 100.000 Européens sont morts à cause de la famine. Les morts demeurent sans sépulture, les malades ne sont plus soignés.
Il faudra deux décennies ou plus pour commencer à récupérer -récupérer de la première solaire super tempête de l’histoire moderne.
Ce n’est pas une catastrophe théorique avec une chance sur million d’arriver.
C’est une menace très réelle, qui, selon un rapport publié dans le dernier numéro du New Scientist, reste l’une des plus terribles, quoique méconnue, menaces pour l’avenir de la civilisation humaine.